Cette série s’attache aux enseignes avec pignon sur rue ayant baissé le rideau, mettant ainsi définitivement la clé sous la porte.
Restent les preuves, visibles par tous, d’un dépôt de bilan, d’un départ en retraite ou d’une simple envie de tenter la chance ailleurs.
En passant de l’état de commerces de proximité en activité à celui de pas-de-porte à vendre, puis de friches, elles finissent par se fondre dans le décor, en devenant de simples éléments, des trompe-l’œil figés dans un tissu urbain toujours en mouvement.
Si l’expression purement immobilière de « locaux disponibles » ne recouvre qu’une étape dans l’évolution de ces vitrines, c’est qu’elles s’inscrivent, le temps d’un changement de statut ou de propriétaire, sur notre carte mentale d’une rue, d’un quartier, d’une ville.
Ces portes, pourtant (ou d’autant plus) closes, alimentent notre vision commune de la cité, jusqu’à représenter des repères visuels familiers, à peine conscients parfois mais participant de notre mémoire collective.
Le fait d’isoler chaque élément permet d’en recomposer une photographie d’ensemble,
ou à l’inverse d’opérer des rapprochements, des combinaisons.
En résulte alors un état des lieux pouvant ouvrir sur d’autres inventaires, plus spécifiques : ceux des bars, des coiffeurs, etc... ou bien des commerces de telle communauté, tel quartier.
Autant de traces d’un modeste patrimoine à enregistrer. A titre d’ inventaire avant travaux.
Projet initié à Brest en 2008